Ulfedr était heureux. Le matin, il avait croisé des prêtres de Danann sur la route conduisant à la forteresse de Nyx. Ils s'y rendaient pour tenter de faire ce que tous tentaient de faire : tuer la déesse ennemie. Enfin quelqu'un avait bien voulu de lui.
Pourvu qu'ils ne découvrent pas ma maladie.
Ils marchaient déjà depuis une bonne journée. Galnae, Ulfedr et les autres prêtres étaient fourbus, à présent. Si un disciple de Nyx serait apparu en ce moment, ils seraient morts. Galnae trouvait qu'Ulfedr se comportait bizarrement. Il s'arrêtait souvent pour se remettre la ceinture en place, dans le dos, et passait son temps à se ronger les ongles. Galnae décida de ne plus y prêter attention. Après tout, on a tous nos petites manies. L'heure était venue de préparer le campement. A peine sa tente déployée, Galnae s'endormit. Demain sera encore une longue journée de marche.
Ulfedr se réveilla...et faillit tomber de l'arbre sur lequel il était perché. Il en redescendit en soupirant. Il était encore recouvert du sang de ses alliés. Depuis qu'il avait combattu ce loup-garou de Nyx, sa vie était devenue un enfer. Il avait en effet appris qu'il ne pourra se controler que lorsqu'il admettra sa vraie nature. Celui qui lui avait donné cette information avait d'ailleurs été tué la nuit qui avait suivie la révélation. Avec douleur le souvenir des morts lui revenaient en mémoire. Ses parents, ses amis, les prêtres et toutes les autres personnes qui avaient eu le malheur d'être près de lui la nuit.
Puisque je ne suis bon qu'a donner la mort, pourquoi en rejeter l'incarnation ?
Romprais-je le serment donné à Danann ? Moi qui ai fait de mon sens de l'honneur ma plus grande vertu.
Mais en m'adonnant à Nyx, j'aurais la puissance et je pourrais enfin me maitriser.
Pense à...
-Assez ! Je suis un wulfen de Nyx, que je le veuille ou non. Je rejette tout les serments pretés et je n'admet pour seul maître que la déesse du néant, car toute chose est condamné à la flétrissure. JE SUIS UN LOUP-GAROU ET JE DEMANDE PITIE A NYX !
Ulfedr sentit alors la puissance monter. Cette puissance-là qu'il avait rejeté tout ce temps, cachée au plus creux de son âme. Sa raison se perdit dans un océan de bestialité. Puis sa conscience disparut. Les modifications de son esprits se reflétèrent alors sur son corps. Au son du rire de la déesse noire, le simple Ulfedr devint une incarnation de la brutalité et de la sauvagerie. Il devint Ulfedr le Loup.