Par une nuit de pleine lune... [X]

Le prêtre observa d'un air satisfait son sceau d'appel. Le clair de lune passait au travers d'un vitrail, projetant sur le pentagramme des motifs scintillants. Il prit son baton et se plaçant au centre de la figure, démarra son invocation.

Faisant mine de se replonger dans la contemplation de la statue, elle vit du coin de l'oeil le prêtre se diriger vers la sortie, puis changer de direction.
Il entra dans une de salles sur lesquelles donnait le hall et ferma soigneusement la porte derrière lui.
Aussitôt, elle sortit de son apparente concentration et se dirigea à pas de loup vers la porte en question, prenant un air détaché.
Inutile, car les personnes qui priaient là ne lui prêtèrent prseque aucune attention.

Elle se plaça dos à la porte et y colla son oreille, réduisant la fréquence parasite des battements de son coeur.
Un léger bruit de froissement, des frôlements de tissu, puis plus rien.

L'incantation gagnait en force. L'air prit une étrange consistance et s'emplit de couleur. Un éclair traversa le prêtre. Durant un bref instant, il obtint la lucidité et la clairvoyance suprème. Il sentit brièvement l'esprit de la voleuse derrière la porte. Elle l'espionnait! Mais son esprit n'était pas tranquille. Quelque chose la perturbait. Mais avant qu'il ne put le découvrir, il réintégra son corps en libérant l'esprit.
"EXODUS"
Le Juge Céleste s'éleva devant lui. Le prêtre lui adressa sa prière:
"Exodus, toi qui protège la Nature, défend de nouveau notre forêt contre les intrusion et défend notre cause!"
Le Juge acquiéça puis se dissipa. Le prêtre soupira. Il savait qu'Exodus n'était plus assez puissant pour contenir les ennemis hors de la forêt. Il les empècherait néanmoins de contaminer ces lieux avec leur malveillances...si malveillance il y avait. Il devrait néanmoins de nouveau officier s'il voulait que la protection dure. Maintenant, il était temps de discuter avec la voleuse qui l'écoutait.

Une vibration de puissance se faisait ressentir de l'autre côté de la porte. Concentrant toute son attention, elle entendit la voix du jeune homme monter d'un ton, puis redescendre, comme s'il s'adressait à quelqu'un.
Une invocation. C'était pourtant évident.
Elle n'eut pas le temps d'analyser les quelques mots qu'elle avait entendu...

En ouvrant la porte, le prêtre se rendit compte d'une chose. 1 La voleuse avait collé son oreille contre la porte pour écouter. 2 Elle n'avait pas remarqué que la porte s'ouvrait vers l'intérieur. Elle bascula en avant sans le support que la porte lui offrait, se raccrocha in-extremis à une tenture (qui s'arracha), fit un salto arrière et retomba sur ses deux pieds, même pas décoiffée. Il la regarda puis lui déclara en souriant:
_ Tu es perdue je suppose.

Elle se stabilisa et porta machinalement la main au manche de son épée, mais se reprit, et poussa discrètement la tenture dans un coin sombre.
Une magnifique tenture, et de grande valeur, nota-t-elle.
_Oui, bien entendu, fit-elle avec un sourire ironique.

Il sourit à son tour, ironique aussi.
" Dans ce cas, je t'indique que la sortie est la grande porte ouverte avec les ciel bleu derrière. Je te serai donc gré de cesser de me suivre.
Sur ce, il tourna les talons et se dirigea vers la sortie. En sortant, il repensa à ce qu'il avait entraperçu. Elle était bléssée. Son coeur saignait d'une plaie difficle à refermer. Elle dissimulait ses émotions mais il avait senti que son esprit était fragile.

Elle sourit maliceusement et lui emboîta le pas.
La porte franchie, il se retourna, l'air un peu énervé. Quand il lui demanda si elle avait entendu qu'il la priait de bien vouloir cesser de le suivre, elle répliqua :
_Tu m'as indiqué la sortie, non ? remarque, je peux sortir par la fenêtre, mais c'est moins amusant...

Il se retourna, observant de nouveau la voleuse. Elle avait un petit sourire ironique qui signifiait clairement qu'elle ne lacherait pas. Il se résigna donc à la supporter et savait que partout où il irait, elle ne serait pas loin (à moins qu'elle ne soit ocuppée par un évènement majeur, comme une bataille ou une séance de manucure).

Elle fit néanmoins mine de retourner au temple à grands pas, tout en se posant innocemment une question.
Devait-elle le suivre, lui soutirer des informations, puis le tuer ou lui soutirer des informations, le suivre puis le tuer ?
Ou encore le tuer, le suivre, puis lui soutirer des informations, sans aucun respect de la métaphysique élémentaire ?
Ou le tuer tout simplement ?
Cruel dilemne, n'est ce pas ?