Au bruit de la porte contre le mur, la servante de Dana avait sursauté.
Pas la Déesse. Elle se pencha pour ramasser ce que cette personne avait fait tomber, à savoir un écrin rouge, et déclara au nouveau venu:
_Dis moi Barret, tu as le goût de la mise en scène, me trompe-je?
La Déesse s'était relevée et avait, comme à son habitude, sourit à l'entrée de la nouvelle recrue.
Le sourire était une chose importante. Il était un moyen discret et pourtant redoutable de transmettre la lumière d'une âme à une autre, du moins, lorsque il était sincère.
Mais rien ne se voyait moins qu'un faux sourire.
L'écrin disparut discrètement entre la paume de ses deux mains sans qu'elle semble y accorder la moindre importance, tandis qu'elle reprenait, sans avoir laisser le temps à son interlocuteur de répondre à la question qui n'en était pas une:
_Bienvenue parmi nous, Barret. Je te souhaite de t'y plaire, mais avant cela, je t'offre un conseil, que j'espère, tu sauras apprécier à sa juste valeur: si tu veux exercer un réel contrôle sur les choses qui t'entourent, commence par te contrôler toi même. Contrôle de l'esprit, contrôle des paroles et contrôle des gestes.
Elle avait le dit le tout avec calme et sans la moindre animosité ni le moindre reproche dans sa voix.
Pour que les raisons de ces paroles soient claires dans l'esprit de Barret, elle ajouta d'une voix teintée d'humour, tout en penchant légèrement la tête sur le côté:
_Tu sauras qu'une porte s'ouvre aussi bien dans la douceur, et que qui plus est, dans ce cas, elle ne fera pas de bruit.