De retours dans la grotte

Carmina ne disait rien, mais n'en pensait pas moins. Le lycanthrope et elle même déposèrent en douceur la couverture sur le sol, puis Carmina, se laissa tomber dans un coin de la grotte.
_Ne me touchez pas, ne me parlez pas, et appliquez la même politique pour le nain. Je m'en occuperai à mon réveil, il devrait tenir d'ici là, en principe.
Sur ces mots, la guerrière se roula en boule et laissa son énergie se régénérer.

La tempête au dehors semblait se calmer un peu. Darsha s'assit en tailleur sur un rocher et s'adossa à la paroi, ramenant sur ses épaules son manteau et sa chaude cape de plumes.
"Pendant que Carmina se repose, commença-t-elle, nous pouvons établir la route à suivre par le col. Le chemin sous la montagne ne nous est pas assez connu. En revanche, Eter, la cité des nains doit pouvoir être atteinte depuis l'extérieur, je me trompe ?
Si celui-ci reprend conscience, il nous renseignera - de son plein gré ou non, d'ailleurs... - mais en attendant, que montre la carte ? Je sortirai et escaladerai, au besoin, pour trouver un point d'observation... "

Tran'k eut un bref coup d'oeil en direction de Carmina pour reporter son attention sur Darsha. Tirant sa sacoche soigneusement protégée du précédent combat, il en extrait le précieux manuscrit que lui avait confié les elfes. Commençant inconsciemment à faire les cents pas, l'épais volume posait en équilibre instable sur son bras, il le feuilleta rapidement pour finalement s'arrêter sur une carte détaillée des montagnes, quoique incomplète quant à certaines informations.

"La ville de Noeulhn ne se trouve qu'à quelques kilomètres d'ici. Environ quatre apparemment, mais notre progression risque d'être rendu difficile par la neige et l'escalade. La cité se trouve en effet dans les sommets, juste après le passage d'un col. Selon les indications du livre, cette ville naine s'étend tout aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. D'où peut être les raisons de leur discorde avec les Skavens qui vivent eux aussi dans les souterrains.
Bien qu'il y ait certainement bien d'autres explications..."

Carmina se réveilla quelques heures plus tard.
Aussitôt, elle se dirigea vers son patient: il était un rien moins pâle, mais l'amélioration semblait s'arrêter là. La fièvre avait également chuté quelque peu, comme elle put le constater en pausant sa paume sur le front.

_Il va un peu mieux, mais je ne donne pas cher de sa peau si nous ne trouvons pas vite les autres nains: les brûlures que je ne peux stopper continuent à le consumer, et il manque toujours autant de sang. Je crois...

Carmina tapota les côtes du nain en fredonnant.

_Oui, je crois que les os sont bien reformés. Je ne dis pas qu'ils sont aussi solides qu'avant, mais au moins ils ne risquent plus de se briser si nous le faisons tomber. Laissez moi essayer de le nourrir, manger quelque chose, et nous pourrons repartir.

Puisqu'il ne pouvait mâcher, elle sortit une fiole de son carquois. Le contenu en était jaunâtre et épais: il s'agissait d'un mélange extrêmement sucré à base de diverses plantes et féculents réduits en purée.
La guérisseuse réservait cette fiole à d'autres usages, mais tant pis.
Elle ouvrit les lèvres du nain, souleva sa tête et fit glisser une partie de la substance dans la gorge du nain.

Ulfedr faisait les cent pas dans la grotte, énervé par l'inactivité ambiante. Au bout d'un moment, il se décida à faire quelque chose de ses griffes.

-On ressort à la surface, donc. Je déblaie devant vous.

C'est que la tempête avait eu le temps de boucher l'entrée de la grotte d'une épaisse congère. Ulfedr se frotta les mains, et commença l'ouvrage.
Dix minutes plus tard, le passage était libre.

-Bon, on y va !

Dehors, le vent était retombé. A chaque pas, Ulfedr s'enfonçait dans la neige jusqu'à mi-mollet.

-Je continue, ou vous pouvez marcher là-dedans ?

Darsha s'élança à la suite du lukôs, tenant sa monture par la bride. Celui-ci s'ébroua avec contentement en débouchant à l'air libre. Puis, faisant signe aux héros :
"Je vais prendre le nain en croupe."
Ils l'installèrent du mieux qu'ils purent et elle le sangla sommairement. Enfin elle rajusta la couverture que portait Aenad et l'enfourcha.
"Pas de problème, merci, Ulfedr. Allons-y."

Ils se mirent en route vers le Sud-est, où le col était visible maintenant que le ciel était dégagé. La route s'avéra moins difficile qu'ils ne le pensaient ; du moins par apport aux souterrains. La voleuse apprécia même cette marche dans ce paysage glacé, si semblable à celui de son enfance.
Quoique, en cette saison, Zalera devait être verte et fleurie, et les vents d'ouest devaient apporter les habituelles caravanes de navires étrangers, chargés d'étoffes, de sel et d'alcool exotique...
Elle se tira de ses pensées et leva la tête. Ils venaient de passer le col. Elle en resta coite.
Une ville tentaculaire s'étendait de la montagne à l'Océan, amas imbriqué de pierre, de bois et de métal, percé çà et là de cheminées d'où montaient des fumées blanches et noires, quadrillée de voie qui plongeaient sous le sol d'une manière qui lui semblait totalement anarchique.

[[Besoin de l'intervention de Tran'k, d'un nouveau sujet et d'une nouvelle zone, surtout.]]

» Dans les profondeurs [P][X]
» Un marchand de chevaux dans la rue [P]
» Promenons-nous, dans les bois...