De quatrain en quatrain

Car qui ne dit mot, consent. Et ce indéniablement.

Pourtant il est si aisé, par de savants artifices,
de faire taire celui qui se refuse au sacrifice,
et d'interpréter ses gestes de terreur, de protestation
comme des signes flagrants d'adoration.

De faire taire celui qui se refuse au sacrifice,

Même acculé à ce mur,
Enchaîné à ces pierres,
Son regard est pur.
Ame non prisonnière.

Son regard est pur.

Mais son air de gros dur
Provoque toutes les fractures
Et nous, en silence, nous souffrons,
C'est l'importance de trouver un médecin assez bon.

Et nous, en silence, nous souffrons.

De quoi souffrons nous ? Ah, poser cette question...
C'est ranimer en nous la haine de nos corps,
c'est ranimer partout la peine de nos morts,
et c'est briser enfin toute négociation.

Et c'est briser enfin toute négociation.

S'approprier sans aucune autorisation,
Si ce n'est celle de son propre désir.
Prendre aux autres, l'unique solution
Et ce, seulement pour le plaisir.

Prendre aux autres, l'unique solution.

Leur voler leurs espoirs et leurs ambitions,
rappeller à leur mémoire leurs humiliations,
et, se fondant sur leurs plus secrètes peurs,
briser en eux toute la volonté des vengeurs.

Briser en eux toute la volonté des vengeurs.

Est-ce vraiment un homme sans bonheur ?
Ne vivant seulement, que dans le malheur.
Ou bien a t-il menti ?
Dans ce cas là, on le tuera sans permis.

Ou bien a t-il menti ?

Mais pourquoi ?
Qu'a-t-il fait ? Je ne sais pas...
Mais il devait bien avoir une raison,
Une très bonne raison, pour agir de tel façon.

Mais pourquoi ?

Un peu de rouge sur une toile blanche,
Un corps qu'une ombre froidement tranche.
Un peu de sang sur cette neige immaculée...
Une bonne bastonnade tant espérée.

Un peu de sang sur cette neige immaculée...

C'est dit, c'est avoué, c'est craché,
cette quiétude, il l'a brisée,
cette douceur, il l'a chassée,
et s'est installé sur nos terres gelées.

C'est dit, c'est avoué, c'est craché,

Sans aucune délicatesse recherchée,
Sans aucune pitié.
Juste le froid et la glace...
Une silhouette qui s'efface.

Une silhouette qui s'efface.

Dans l'ombre qu'entraînent ces lumières,
dans l'espoir qu'il brise, toujours fier,
dans la promesse qu'il tient, douce-amère,
sa silhouette s'efface toute entière.

Dans l'ombre qu'entraînent ces lumières,

Là où il y aura des sourires, il y aura des pleurs...
Parce que s'il y a un perdant, il y a un vainqueur.
Parce que si l'un profite, l'autre perd.
Et si un vit... Le second désespère.

Parce que s'il y a un perdant, il y a un vainqueur.

Et s'il y un amant, il y a un coeur
qui dans le silence et l'obscurité
bat pour celui qui l'a accepté.
Et s'il y a un amant, il y a rancoeur...

Qui dans le silence et l'obscurité

C'était juste un S.O.S.
Un appel d'un être en détresse.
C'était juste une âme perdue...
Pour qui personne n'est venu.

C'était juste une âme perdue...

C'était un homme juste mais vaincu,
qui finalement, pour sauver l'honneur,
se fit l'invisible et l'impitoyable vengeur
des âmes, comme lui, déchues.

Des âmes, comme lui, déchues.

Ces ombres oubliées,
Qui ne brillent plus pour personne.
Ces anciens abonnés,
Pour qui jamais le téléphone ne sonne.

Qui ne brillent plus pour personne

Et quand, par le hasard d'une présence,
elles s'embrasent, s'accrochent à cette délivrance,
elles ne peuvent jamais réellement le faire
de toute leur âme, à coeur ouvert.

elles s'embrasent,s'accrochent à cette délivrance

Cette sinistre brûlure qui les condamne
Les enfermant à jamais dans ce cercueil.
Imaginez, tous enfermés dans ce sombre linceuil,
ces esprits, ces damnés, ces fantomes, ces mânes...

(j'ai un affreux doute sur l'orthographe de cercueil et linceuil....)

ces esprits, ces damnés, ces fantomes, ces mânes...

Ils errent solitaires dans les ténèbres sans fin
Où tout espoir de bonheur les a à jamais quitté,
Mais qu'en est t-il de nous autres pauvres humains?
Notre vie est-elle déjà mort par son inutilité?

(c'est linceul, pas linceuil, mais c'est bon pour cercueil...un point sur deux)

Ils errent solitaires dans les ténèbres sans fin

Ils ne sont pas des bêtes mais ne sont plus humains,
Fous, jurant la vengeance en serrant leurs poings,
Voilà, à tous ces visionnaires, ce qu'il en coûta
Quand ils furent vaincus par les Occurias.

Fous, jurant la vengeance en serrant leurs poings,

Juste un jeu qui s'est mal terminé.
Quelque chose entre nous seulement...
Qui se clôture par un lancé de dés.
Je suis mauvais perdant.

Juste un jeu qui s'est mal terminé.

Comment cela est-ce possible ?
Suis-je la seul à avoir été crédible ?
J'ai quand même réussi à perdre ...
Et maintenant, j'espère dans la poussière car plus rien ne m'appartient !

J'ai quand même réussi à perdre...

Et j'ai peur, si peur, que cette porte s'ouvre
et que derrière elle ma hantise se trouve
cette femme qui voudrait tant me retrouver
charmante, gentille, mais pour se venger.

Et j'ai peur, si peur, que cette porte s'ouvre

Passage vers l'Autre Monde inévitable
L'inconnu est source d'invraisemblable,
Dans la sombre lumière de l'obscurité
Les Esprits reposent pour l'éternité