Le coin des poètes anonymes [~]

Le coin des poètes anonymes est une planche où l’on peut accrocher des poèmes sans que l’on ne se soucis de savoir quel est son créateur. C’est un vieil homme secrètement amoureux des poèmes qui l’a installée, pour y exposer ses poèmes sans qu’on ne sache que c’est lui qui les a écrits. Il est bien trop modeste pour aller les déclamer. Quelques personnes y clouent leurs poèmes.

Sur la planche on peut y voir un nouveau poème, avec un message avant le poème que nous adresse son auteur :

Ce poème est un message qui s’adresse à une personne. Peut être que la personne se reconnaîtra, me reconnaîtra et comprendra ce message. Il se peut qu’il reste ignoré. C’est ce que vous devez faire si jamais vous ne le comprenez pas. J’ai cloué mon poème ici, car je tiens à rester anonyme. Je ne veux pas donné le nom de la personne car je tiens à ce qu’elle se reconnaisse sans que je ne lui dise. Je tiens à ne pas expliquer ce message car je tiens à ce que la personne le comprenne sans que je le lui explique. Je sais que c’est idiot, mais je préfère qu’il soit ignoré plutôt que la personne le sache. Mais je tente quand même ma chance.

Voici donc mon message :

Je ne me connais pas. Personne ne s’apprend.
Il demeurera une partie ignorée.
Je ne sais plus mes souhaits et mes sentiments.
Cloîtrés dans mon cœur, je ne peux les libérer.

C’est ma part d’inconnu : si je les libérais
Cela pourrait certainement briser un cœur.
Je doute, j’ai peur, j’ai mal, je ne l’espérais.
Je ne sais quoi faire, sans causer de rancœur.

Je me suis égarée dans ce profond néant.
Je préfère méconnaître ces sentiments.
Je suis une démone, je peux déchirer.

Je me trouve effectivement égale.
C’est exactement pour ça que suis le mal.
Oui, c’est ça ! Je suis le mal que je peux causer.

Un léger coup d'oeil au dernier poème affiché. Tran'k glisse une main dans son pan de kimono, en tire une feuille. D'un regard il la parcoure, puis la place sur la planche de bois, parmi tant d'autres.
Un léger coup d'oeil, avant de tourner les talons. Vu ou non, il s'en fiche bien. Anonyme ou pas, ce n'est ni un problème, ni quelque chose auquel il espère échapper.

Un badaud s'approche, curieux. Que peut bien écrire un ancien membre de la division spéciale, qui ne s'est déclaré publiquement sous le contrôle d'aucune faction ?

Au delà de la raison

Dans mon paradis teinté de sang,
Loin de l'enfer, loin du temps...
Ma lame qui toujours blesse.
Alors que sous elle, les douleurs naissent.

Oh doux devoirs militaires,
Où ma peur se terre.
Ses longues nuits, passées en silence.
Cette fierté, victoire de mes souffrances.

Et ce calme maintenant installé,
Au-dessus de ces morts à peine nés.
L'astre solaire dont les rayons caressent,
Le sang qui coule sans cesse.

Voyez, vous qui périssez sous ma lame,
L'étendue et la force de ma flamme.
Pleurer la fin de cette existence,
Pauvres pantins dirigés par ma puissance.

Déjà je cours au devant de ma mort.
La peur m'a rendu plus fort,
Pourquoi la craindre maintenant ?
Puisque de toutes façons, je suis vivant.

...

Le vieil homme écarquille les yeux, cherchent la silhouette qui a disparu. Il hésite un instant puis secoue la tête en haussant les épaules.
Il ne valait mieux pas croiser ce fou à nouveau...

[[no comment]]

Mes sourires heureux s'étant vite gelés
En un masque de fatalité
Dans la nuit si sombre ne pouvant plus aimer
Sans risquer de me briser

Et si un jour de brouillard le moment venait
Où avec une étoile du ciel
Le soleil qui ne m'éclaire plus s'en fuyait
Pour une lumière plus belle?

Mes larmes seraient la pluie qui viendrait éteindre
Un a un ses doux rayons
Ceux qui bien sur seraient destinés à atteindre
De plus beaux horizons...

Ma mère la lune si pâle saurait bercer
Mes chagrins amers
Et je pourrais peut être ainsi y oublier
Ta sombre lumière.

Cette nuit j’ai rêvé

D’une chute mortelle

Longtemps je suis tombé

J’aurais voulu des ailes

Pourtant je n’ai pas pu

Comme souvent on le dit

Voir tout de mon vécu

Sous mes yeux ébahis

Enfin je touche terre

En bas nulle douleur

Juste une grande peur

Puis la mort de la chair

Mais l’esprit, lui, survit

Il ne peut plus parler

Du cadavre il s’enfuit

Il ne peut plus penser

Cette nuit je rêvais

Qu’enfin la mort venait

Les âmes des morts vivaient

Mais elles ne le savaient

Ni anges ou dieux là-haut

Rien que l’obscurité

Ni démons ou chaos

Juste l’éternité

Cette nuit j’ai rêvé

D’une nuit infinie

De la mort, dans mon lit

J’ai pourtant bien aimé

C'est un murmure dans la bouche d'un enfant
C'est une promesse faite il y a bien longtemps
C'est une parole dite avec force conviction
C'est notre unique ordre de mission
C'est une mélopée qui prend son envol
C'est un cri qui, frissonnant, vous survole
C'est la joie et la peine, et le coeur et le roc
C'est la litanie des voix chantantes ou rauques
C'est un rassemblement, c'est un point d'accord
C'est une bannière éclatante qui vous prendra au corps
C'est le souffle des dieux, des morts et du temps
C'est la volonté du destin à tout instant
C'est tout cela, oui ! Qui fait s'écrouler les murailles
Ecoutez, et craignez notre péan de bataille !

Nous sommes de Zalera
Sous les ordres de l'Ankou
Nous sommes entre ses bras
Au longs doigts, aux gestes fous

Que montent nos voix sur le sol gelé
Ou brûlé ou ensanglanté
Que montent nos voix dans les volutes de fumée
Et que coule le sang des parties opposées !

Que nous importe la victoire
Si nos ordres sont contradictoires
Nous les suivrons, sourire aux lèvres
Jusqu'aux falaises de l'Au-delà !

Nous sommes de Zalera
Froide dans son écrin de glace
Nous sommes sous ses pas
Le fléau du temps qui passe

Chant de bataille des gens de Zalera ( version courte)

» Le coin des annonces [A]