Beau temps, belle-mère : le Petit Père [M][X]

Boutique d'armes, boutique de vêtements, boutique d'armes, boutique de protections, boutique de sorts, boutique d'armes, vendeur de chevaux, boutique d'armes et... ah ! Enfin.
Les halles.
La fine silhouette vêtue de noir s'arrêta soudainement. On aurait pu la prendre pour une simple ombre si elle n'avait pas tenu par la bride sa monture qui, elle ne pouvait qu'être bien réelle.
La silhouette, donc, venait de remonter la rue des commerçants et avait atteint les halles. Immense bâtiment aux hautes arches de verre émeraude entrelacées de métal et aux murs de granit.
Que l'on se détrompe, elle ne venait pas là faire son marché, ou même - car c'était évidemment une voleuse de notre connaissance - pour dérober quelque succulente viande ou autre friandise.
Non, elle était seulement là pour, au mieux, arrêter l'assassin d'Ezma Liziane. Au pire elle se trompait, mais alors elle ne ferait que terroriser un innocent et honnête - sic - commerçant.

Elle attacha son cheval au montant d'une arche et entra dans le bâtiment.
Mais il comme il eut été long et fastidieux de rechercher le Petit Père à pied, parmi les allées encombrées et bruyantes des halles, elle n'entra pas comme tout le monde par la porte.
Rejetant les pans de sa cape en arrière, elle s'agrippa à un pilier métallique et, compensant le poids de l'épée qu'elle portait par un léger mouvement de balancier, elle se mit à grimper. Les prises ne manquaient pas dans le mur de pierre, si bien qu'en quelques instants - et sous les regards éberlués de quelques livreurs - elle se hissait sur le rebord des fenêtre.
Fenêtres situées à une petite dizaine de mètres du sol.
Elle tendit la main jusqu'à une vitre entrouverte et actionna le loquet. Le battant bascula verticalement et elle se glissa souplement en dessous. Se redressa.
Devant elle s'étendait un immense réseau de poutres, poutrelles et filins, de bois et de métal, comme le squelette de quelque immense bestiole.
Elle eut un sourire, comme celui d'un enfant qui découvre un nouveau terrain de jeu, et s'avança d'un pas souple et mesuré sur la poutrelle principale.
Tout en scrutant, évidemment, les étals au dessous d'elle, s'arrêtant de temps à autre pour détailler ceux des poissonniers.
Elle continua à avancer, bifurquant selon les poutres et sautant de temps à autre de l'une à l'autre, pendant quelques minutes.
Puis un des stands attira son attention. Ou plutôt, l'étrange monticule de caisses qui, invisible au regard des clients, était bien en évidence pour elle qui avait une vue du dessus.
Sans un mot, mais avec un petit rire, elle se laissa tomber sur une poutre en contrebas, se rétablit, et se laissa tomber sur une deuxième sur laquelle elle se remit debout. A présent à un peu plus de trois mètres du sol, elle épousseta sa cape, en remonta le col et sauta.

Les clients du poissonnier eurent sans doute a peur de leur vie en voyant tomber au milieu d’eux une silhouette noire, qui atterrit souplement et se redressa vivement, le visage pâle et menaçant, les yeux dardés sur le commerçant

« Vous êtes, dit-elle d’une voix sifflante, celui qu’on appelle le Petit Père ? »

Et, si cette phrase était formulée sous la forme d’une question son ton, lui, était sans appel.

Le Père Petit Poissonnier

Aujourd'hui était une excellente journée pour le Père Petit. Le commerçant avait obtenu un important stock de poissons de la part des marins qui s'écoulait comme des petits pains. Même encore mieux que les petits pains !
Non pas que les temps étaient durs en ce moment-même, l'économie d'Avalon se portait relativement correctement même s'il était bien plus rentable à l'heure actuelle d'être marchand d'armes que poissonnier. Mais le Père Petit avait craint de fermer boutique il y avait encore quelques jours...
Oh les clients ne manquaient pas ! Il restait toujours les habitués et de nouvelles têtes qui avaient tôt fait de revenir. Au contraire, il avait trop de clients. Et ce qui lui posait problème était son stock de marchandises. Se procurer du poisson abordable auprès des marins n'était pas mince affaire. Surtout lorsque c'est fournisseurs habituels manquaient à l'appel pour un vulgaire manque d'argent... Bon soit, à l'heure actuelle on ne pouvait plus espérer vivre sans argent. Mais quand même !

Enfin ! Les affaires allaient bientôt reprendre leur cours normal d'ici quelques jours. Il en profiterait pour mettre de l'argent de côté pour s'accorder quelques jours de vacances...à la mer ? Non il n'envisageait pas ça. Peut être plus dans les plaines, la douce campagne loin de l'effervescence de Tirn Ail... Il ne savait pas trop encore mais son impatience se faisait de plus en plus grande. Surtout qu'elle ne se décidait toujours pas sa bécasse de femme !
Quoi qu'au pire, il pouvait toujours partir seul...

"Vous êtes celui qu'on appelle le Petit Père ?"

Le poissonnier resta un instant recroquevillé, surpris par cette brusque ombre qui s'était abattue telle la foudre devant son étal. Figé, il se décida finalement à réagir, se dépêchant de donner à une cliente la commande qu'elle venait tout juste de passer comme s'il se débarrassait du diable lui-même. Puis il essuya maladroitement ses mains salies sur son tablier, comme pour tenter de gagner un peu de répit, pour fixer avec effroi la "chose" qui venait de parler d'une voix... Par Excalibur ! D'une voix effroyable qui lui rappelait celle de ses cauchemars ! Avec ces ombres sombres et terrifiantes, ce souffle glacial qui lui effleurait la nuque, cette odeur entêtante qui embrumait son esprit peu à peu... Satané alcool dont il n'arrivait plus à se passer !

"Je... On m'appelle le Père Petit... Oui... Qu... Vous voulez un filet ? Tenta-t-il avec maladresse et un pauvre sourire qui se fana rapidement devant l'expression de "l'être tombé du ciel".

Il ne savait pas pourquoi, mais il lui semblait que ses vacances tombaient à l'eau. Simple prémonition, et pourtant... Que lui voulait-elle cette créature ? Il commençait à s'en douter. Oui, elle avait dû venir pour ça, cette histoire. Il était fichu, grillé. Mais qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter cette offre aussi ? La réponse lui vient aisément : l'argent. Toujours l'argent. Parce que le monde ne pouvait tourner sans l'argent. Et aussi parce que... Oui, satané alcool !

La jeune fille, sans se départir de son expression menaçante, fit un pas vers l'étal et planta ses yeux inquisiteurs dans ceux du marchand. De la même voix qui ne laissait rien présager de bon, elle répondit sèchement à sa question.

«Non, je ne veux pas de filet. Et Nyx, qui m’envoie ici, non plus d’ailleurs. »

Puis feignant d’inspecter l’étal, elle le longea et, avec une rapidité telle qu’il ne put pas l’en empêcher, plongea le bras dans une des caisses. Puis, vivement, fit un bond en arrière pour se mettre hors de portée : au bout de son bras tendu sa balançait hypnotique ment une bouteille d’alcool à bas prix, pleine. Elle eut un rictus derrière le col de sa cape, puis d’un ton indéfinissable - mi-ironique, mi-moqueur, et ou pointait une menace à peine voilée - elle s’adressa à nouveau à l’homme.

« Ah, quelle chance…celle-ci est pleine…j’ai eu de la chance, oui…vu le nombre que vous videz chaque jour, j’avais peur qu’il n’en reste plus. Ah, l’alcool…c’est un fascinant compagnon…rude, doux, puissant, violent ou même tendre…il a une infinité de goûts et de couleurs, des myriades de caractères et d’odeurs…il est là à tous les moments, il ne vous laisse jamais tomber…Il donne du courage et de la force, ou au contraire vous tourmente et vous rend faibles…il réchauffe et rafraîchit …ah…l’alcool…
L’ennui, voyez-vous, c’est qu’il se vend à n’importe qui… Et que n’importe qui ne sait pas l’apprécier parcimonieusement…comme un cadeau, comme une faveur…non. N’importe qui en use, abuse, jusqu’à perdre la raison et ça, malheureusement, ne se pardonne pas.
Peut-être je vous ennuie ? Non, restez là, écoutez. Peut-être que…bientôt…vous aurez plus de temps pour…y réfléchir. Mais au fait, cet alcool, qui est de si basse qualité, j’espère que vous n’en vendez pas…
Car, dans ce cas…je devrais vous inculper de tromperie sur la marchandise, en plus de meurtre. »

Et ce dernier mot sonna, terrible, comme une malédiction, dans l’immense salle.

Le Père Petit Poissonnier

"De... De meurtre...?!"

Le visage du Père Petit avait blêmit peu à peu, au fur et à mesure des paroles de la jeune femme...et désormais la sueur s'écoulait librement sur son front dégarni. Mais cela fut encore pire lorsque toute l'attention des halles se porta sur eux, certaines personnes s'approchant même avec une curiosité certaine. Devant l'expression horrifiée qui s'affichait petit à petit sur les visages de ses clients, le poissonnier sût qu'il était finit pour de bon.

De panique, il recula d'un pas, les yeux écarquillés par cette effroyable panique qui étreignait l'imposant homme. Il avait pensé qu'elle avait eu vent du trafic. Il croyait qu'elle était venue pour cela, cette ombre. Mais non seulement il avait raison, mais en plus elle venait pour...qui avait parlé ? Petro ce pauvre idiot ? Ou sa folle de femme ? Ou bien encore le gamin aussi niais que sa famille était d'encombrants voisins ?

"Je... Je ne vois pas de quoi vous parlez ! Tenta-t-il d'une voix forte qui vola en éclats, mourût dans un affreux ton aigu tremblant sous la peur.

Mentir... Oui, essayer de sauver la mise. Après tout... Peut être que s'il arrivait à la distraire un peu cette inconnue... S'il profitait d'un moment d'inattention...avec la surprise personne ne l'arrêterait ! Il pouvait toujours tenter cela. Qu'avait-il à perdre de toutes façons ? Elle serait venue seulement pour le trafic d'alcool qu'il s'en serait sortit avec une amende. Mais il semblait qu'elle avait eu vent de la vieille, de ce foutu héritage que Petro était incapable de réclamer et qui aurait suffi à lui seul pour qu'il paye ses dettes et se rachète un bateau ! Et là le Père Petit aurait pu retrouver son fournisseur officiel. Retrouver son stock de marchandises...

Qui avait parlé oui ? Qui devait-il tuer lorsqu'il serait en fuite ?

Darsha s’avança à pas lents, un air de profond dédain sur le visage, jouant toujours avec désinvolture avec la bouteille qu’elle faisait tourner entre ses doigts.

« Non…vous ne voyez pas ce dont je veux parler, répondit-elle d’une voix enjôleuse, évidemment…vous ne vous souvenez plus, sans doute l’alcool qui vous a fait oublier… »

Comme elle finissait cette phrase, son visage pâlit et afficha un expression de colère violente. Elle tournoya vivement et son bras se détendit, projetant la bouteille à toute vitesse vers le marchand.
Dans un fracas épouvantable d’éclats de verre, elle se brisa à quelques centimètre de la tête de celui-ci.

« La douleur vous fera peut-être vous souvenir, cracha-t-elle, des cris de cette pauvres vieille femme, des cris d’agonie qu’elle poussait alors que vous la massacriez avec un vulgaire pied de chaise en guise de gourdin ! Monsieur, et croyez bien que je suis bien placée pour en parler, quand on assassine quelqu’un, si l’on n’est pas capable de le faire dans le règles de l’art, on s’assure au moins que personne ne pourra retrouver notre trace…Oh, ne reculez pas, n’essayez pas de fuir…si mes armes, aussi précises soient elles, ne vous atteignaient pas les premières, alors ce serait la garde qui vous tomberait sur le dos à peine la porte franchie… »

Elle lança un regard autour d’elle. La foule s’agitait.

« Si toutefois vous atteigniez la porte…mais vu la réaction des citoyens de Tirn Ail, permettez moi d’en douter.
Vous avez joué, vous avez perdu. »

Le Père Petit Poissonier

Il sursauta violemment lorsque la bouteille se fracassa à quelques centimètres de lui, évitant de peu une avalanche d'éclats de verre. La menace ne pouvait pas être plus clair et s'il avait songé à fuir, cette idée faiblissait finalement devant l'apparente maîtrise de la jeune fille. Elle n'était pas n'importe qui comme il l'avait cru. De plus elle portait des dagues selon ses paroles.
La peur lui tordit les entrailles alors que ses jambes refusaient de bouger sous lui. Cette dernière information avait eu raison de ses tentatives de fuite. Il était désormais hors de question de tenter pareil suicide. Avec un peu de chance, s'il arrivait à marchander...

"Je... Je pense que nous pouvons...discuter. N'est-ce pas ? Si je plaide effectivemment coupable... Je devrai avoir une compensation quant à la peine. Non ?" Tenta-t-il, un sourire faible fendant son visage.

Sa main tremblante fouilla alors la poche de son pantalon alors qu'il extirpait sa bourse contenant toutes ses économies mises de côté au préalable. Le sac teinta clairement et nul ne pouvait nier que l'argent était bien présent en grand nombre. Ce qui rimait fortement avec importante somme. Il faut dire que, depuis le temps qu'il les plaçait ses économies... Il fallait bien que cette petite précaution porte ses fruits un jour. Quitte à lui sauver la vie même !

"Ou alors...nous pouvons nous mettre d'accord... Il y a toujours un terrain d'entente, peu importe la situation. Il suffit que nous le trouvions !"

Certes, son commerce était fichu. Mais avec un peu de chance il pourrait partir en voyage un peu plus tôt pour un peu plus longtemps. Rien ne l'en empêchait. Il suffisait de la faire fléchir, de jeter le reste dans la foule qui s'empresserait de récupérer les biens -les êtres étaient si cupides de nos jours- et de disparaître ni vu ni connu. Voir, avec un peu de chance et s'il en avait le temps, faire un crochet par la maison de Petro et chercher celui qui l'avait dénoncé...
Oui, tout ça n'était pas impossible.

Un éclat sembla s'allumer dans les yeux de la jeune fille au son de l'argent. Eclat indéfinissable. Elle s'approcha de nouveau , assez prêt pour passer par dessus l'étal à tout moment, et s'arrêta.
Puis se mit à rire, une main cachant le bas de son visage.

"Ha, ha, ha..."

Son rire mourut doucement, laissant l'assistance perplexe. D'un air las, elle écarta les pans de sa cape et porta la main à ses dagues. Claquant des talons, elle prit une foulée d'appel et fit une cabriole au dessus de l'étal, son corps décrivit un large arc de cercle, puis elle aterrit sur ses pieds derrière le marchand.
Une dague appuyée contre sa gorge. Doucereuse, elle se pencha à son oreille :

"Si je n'étais là qu'en tant que voleuse, vous seriez déjà libre et moi riche. Malheureusement, surtout pour vous, je suis en service. Et remplir ma mission auprès de Nyx est bien plus gratifiant que tout ce que vous pourrez me proposer. Maintenant, vous allez me suivre et on va décider de votre sort. Croyez moi, il n'y aura pas de négociations."

Sur ces mots, seulement audibles par le Père Petit et par elle-même, elle l'attrapa par le col de sa main libre et le fit sortir de son étal. Puis, traversant les Halles en rassurant les passants par des "Unseelie en mission, reprenez vos discussions", elle l'escorta hors du bâtiment.

Flash !

Un étrange flash de lumière venait de faire son apparition, dessinant peu à peu la silhouette d'un homme pour disparaître finalement aussi vite qu'il était apparu. L'action en elle-même n'avait duré qu'un court instant et seul L'Envoyé, accompagné comme toujours de ses magnifiqueuh cheveux blancs, se trouvait face à la voleuse et son charmant ami. L'étrange être arborait un sourire enjoué qui ne fit que s'étirer davantage à la vue du poissonnier alors qu'il claquait ses deux mains l'une contre l'autre. Satisfait apparemment.

"Bien ! Je vois que tu as finalement trouvé le coupable. C'est parfait tout cela ! Je te laisse choisir le sort de ce pauvre diable, cela ne regarde plus Nyx à présent.
Ah ! Et avant que je n'oublie... Ernesta m'a remis la récompense."

Fouillant un court instant dans ce qui semblait être le vide, l'homme fit apparaître une bourse largement remplie qu'il tendit à Darsha, faisant sonner les nombreuses pièces qui devaient s'y trouver en une doux mélodie entêtante.

"Voilà donc 6000 Uhrs pour toi. Ne me demande pas pourquoi mais Ernesta a tenu à y ajouter 1000 Uhrs. A ce moment-là tu n'avais pas terminé de remplir la mission mais il semble que tu lui as fait beaucoup d'effet. Tant mieux pour toi.
Enfin, je vais devoir vous quitter et vous priver de mon agréable compagnie. Amusez-vous bien tous les deux..."

La main de L'Envoyé fut rapidement vide. Sans plus attendre ni qu'est-ce, ni comment, il tapota avec une amitié glaciale le front découvert du poissonnier pour se détourner et s'éloigner dans la direction opposée. Bientôt le flash de lumière fit une nouvelle apparition emportant avec lui sa silhouette...et ses magnifiqueuh cheveux-bis.

Flash !

La voleuse, qui commençait à être habituée aux apparitions intempestives de l'Envoyé - et qui d'ailleurs aurait a-do-ré pouvoir faire d'aussi brusques entrées - ainsi qu'à la magnificence des cheveux de ce dernier, ne sursauta pas.
Le poissonnier, en revanche, se mit à trembler comme une feuille et à suer à grosse goutte dès l'arrivée du guide de la Voie.
Il trembla davantage quand la jeune fille, répondant au sourire éclatant de l'Envoyé par un sourire en coin, tendit vivement la main pour s'emparer de sa récompense et l'ajouter à sa fortune avec un petit trépignement d'allégresse.
Il trembla encore davantage quand elle adressa un petit signe de la main au vide où, un instant plus tôt, s'était tenu l'homme et ses magnifiqueuh cheveux-bis-bis.
Et ses nerfs manquèrent de lâcher quand, finalement, elle se tourna vers lui, inclina doucement la tête sur le côté comme pour mieux le considérer, resta un instant pensive et, appuyant ses doigts blancs sur ses lèvres pâles avec une étincelle de malice peu rassurante dans les yeux, déclara :

"Je décide de votre sort, alors. On va jouer à un jeu, oï..."

Et puis, l'entraînant avec une force surprenante pour une jeune fille de son gabarit dans une ruelle sombre et déserte :

"Y a pas d'ours à Tirn Ail, mais on fera sans, s'pas ?"

Les riverains - si tant est que certains aient tendu l'oreille - n'entendirent rien d'autre que quelques petits rires qui résonnaient sinistrement dans la ruelle. Un quart d'heure plus tard, la voleuse sortait d'un pas sautillant de la ruelle, un gros paquet sanguinolent soigneusement enveloppé dans des lambeaux de vêtements sous le bras : les lukôs de la forteresse des Unseelies mangeraient bien ce soir.
Et même un observateur attentif n'aurait pu, en examinant la ruelle, découvrir qu'un mince filet de sang - oh, sans doute un poulet quelconque égorgé là par une ménagère - qui s'écoulait lentement vers la grille et plongeait dans les profondeurs des égouts de Tirn Ail.
Ne laisser aucune trace était le métier de Darsha.

» Un petit racourci de ma vie! [X]
» Un petit tour sur la plage [X]